Les points de suspension

Ils vont par trois et envahissent nos discours écrits et c’est par trois qu’ils ne font qu’un. Les points de suspension ne sont pas seulement la juxtaposition de trois caractères.

Les points de suspension

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Ils vont par trois et envahissent nos discours écrits et c’est par trois qu’ils ne font qu’un. Les points de suspension ne sont pas seulement la juxtaposition de trois caractères. En typographie, c’est un seul et même signe qui est utilisé et non trois. En informatique, ils sont obtenus par la combinaison alt+0133 ou par la juxtaposition de trois points. Cette dernière solution reste imparfaite sur le plan de la typographie française, il ne s’agit que d’une tolérance.

Les points de suspension indiquent une interruption, l’inaccompli, l’inachevé, l’incomplétude ou le non-dit. Ils ont différents emplois bien définis.

Marquer l’interruption d’une phrase :

  • Le locuteur ne l’a pas terminée : « Reviens ici, je… tu vas voir si je t’attrape. »
  • Pour écourter une énumération : « Ils étaient nombreux à venir. Marcel, Jean, Gigi, Alexandre… tous présents en ce jour de fête. »
  • Pour marquer une hésitation : « Je suis vraiment… ennuyé par cette nouvelle. »
  • Ils font le lien entre deux parties du discours :

« J’ai prévu de… (un bruit sourd l’interrompit)

— … venir vous retrouver sous peu. »

Signaler une partie de citation omise volontairement, employés entre crochets à l’intérieur de la citation :

« Il est indéniable que la décision est prise […] le rapport sera rendu mardi prochain »

Suggérer une suite, une compréhension mutuelle ou un effet suspensif :

« Tu me comprends… »

Remplacer avantageusement une partie d’un mot ou d’un nom que nous ne souhaitons pas prononcer :

« Cette p… de voiture ! »

Évoquer l’oubli d’une date :

« C’était en 194… »

Remarque

Les points de suspension remplacent l’abréviation etc. et ne se cumulent donc pas avec elle :

« Spinoza, Kant, Hegel, Pascal etc. » ou « Spinoza, Kant, Hegel, Pascal… » et non « Spinoza, Kant, Hegel, Pascal etc… »

Typographie française

Les points de suspension ne sont jamais précédés d’une espace mais sont suivis d’une espace insécable, excepté s’ils sont suivis d’une virgule, d’un point d’exclamation ou d’interrogation :

…, / …? / …! Comme dans J’accuse…! d’Émile Zola.

jaccuse

À la fin d’une phrase, les points de suspension finaux se confondent avec le point. Cela est valable dans d’autres langues comme l’espagnol mais pas en anglais ou les deux se cumulent.

Les points de suspension ne sont jamais précédés ni d’une virgule ni d’un point-virgule :

« Il avait rapporté des poireaux, des oignons, des cébettes,… » est fautif.

Après les points de suspension l’usage est de mettre une majuscule si la phrase est finie. Si elle est seulement suspendue, elle sera reprise normalement, sans majuscule.

Attention aux abus

Ils vont toujours par trois et non par deux ou quatre ni davantage. rien ne servira de finir vos phrases par……………… Vous n’aboutirez qu’à alourdir la graphie de vos textes.

Par ailleurs, en abuser dans chaque phrase, revient à rendre le discours totalement évasif. À trop vouloir suggérer et induire des non-dits, vous finirez par perdre le lecteur et le rendre véritablement dubitatif, surtout en matière d’écrits commerciaux. N’est pas Céline qui veut, et même dans le cas de l’auteur de Mort à crédit, on pourrait légitimement se demander si l’usage si particulier et systématique des points de suspension ne produit pas un effet de lassitude.

Besoin d’un conseil en écriture ou d’un écrivain public ? Suivez le guide.

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